Hommes et femmes égaux...devant le port de charges (Gérard FILOCHE)

Publié le par USD CGT 46

110310-Gerard-Filoche.jpg Hommes et femmes égaux ...

devant le port des charges

 

 

Depuis le 1er  mai 2008 et pour la troisième année, le port de charges par du personnel féminin n'est plus limité à 25 kg (art. R 234-6 de l'ancien Code du travail).

Le Code du travail « recodifié », imposé au Parlement par ordonnance de décembre 2004, promulgué le 12 mars 2007, entré en vigueur le 1er mai 2008, a «oublié» cette limitation maximale de 25 kg: le nouvel art. L 4541-1 sur «la manutention des charges» est vide. C'est au « nom de l'égalité professionnelle hommes- femmes» que le nouveau Code précise que les femmes peuvent porter le même poids que les hommes! Il n'impose pas l'égalité des salaires ... mais l'égalité des ports de .poids! Bienvenue salariées, vous pouvez porter le même poids que les hommes au moment où il n'y a plus de Limites de poids dans la loi ...

Voyant des femmes pousser de lourds chariots dans une cantine, un inspecteur du travail a interrogé le ministère sur les limites des charges pouvant être «traînées, poussées, tirées, ou soulevées» par des femmes. La disparition de l'art. R 234-6 était-el1e un «acte volontaire» du nouveau Code? La direction générale du travail (DOT) a répondu qu’il s'agissait bien d'une «suppression volontaire» dont il restait à vérifier « avec davantage de précision les incidences éventuelles» (sic). Soit, en novlangue: « Les récentes données scientifiques des physiologistes et des ergonomes tendent à ne plus appréhender un seuil indépendamment du contexte (facteurs aggravants tels que l'ambiance physique, la cadence, la durée d'ex- position ...). » En matière de manutention manuelle, il n’y a donc plus de seuil maximal mais « une approche chiffrée indicative selon l'environnement»! Qui jugera que les petites femmes de Paris ne devront pas porter 25 kg mais que les solides femmes de banlieue le devront ?  Question d'ambiance physique ...

 

Le MEDEF n'aime pas les chiffres: ni les 35 heures, ni les 60 ans ni les 1600 euros, il préfère une durée du travail « à la carte », une retraite « à la carte », un SMIC « à la carte », et.., un port de charges à la carte! L'un des «recodificateurs » avait écrit en été 2007, préfaçant la première édition du Code passé à l'acide des exigences du MEDEF: " II faudra des mois, voire des années, pour que le nouveau Code révèle tous ses secrets. » Ajoutant: «Ce sera un effort colossal pour les usagers, » En effet, femmes et hommes doivent faire des efforts colossaux...

 

 

Gérard FILOCHE

Inspecteur du Travail

 

Publié dans Revue de presse

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