La solidarité n’est pas un luxe !

Publié le par USD CGT 46

Alors que l'ultra libéralisme développe les inégalités et engendre la pauvreté, la solidarité s'organise...Elle est indispensable.

Mais la solidarité associative et militante ne peut pas se substituer à la solidarité collective et nationale représentée par les services publics.

Les solidarités ont été consolidées dans le cadre du pacte républicain forgé pendant la résistance et concrétisé dans le cadre du programme du Conseil National de la Résistance.

Aujourd'hui, ceux qui détiennent les principaux leviers veulent tout privatiser et laisser place à la « concurrence libre et non faussée ».

Comme l'explique le philosophe Pena-Ruiz « Dans une telle perspective, toutes les solidarités construites au niveau de la puissance publique sont mises à mal, et ce malgré une rhétorique moralisante qui continue à se référer à la solidarité mais à la bonne volonté caritative. C'est alors une insolidarité multiforme qui déchire le tissu social »

Face à cette situation et aux conséquences qui en découlent, il faut à la fois construire de nouvelles solidarités de résistance, défendre les services publics existants et en développer de nouveaux.

« La solidarité une urgence de toujours », livre d'Henri Pena-Ruiz, éditions Agora éducation, 186 pages

Pour une république solidaire, sociale et laïque !

Ce livre écrit dans le cadre d'un partenariat avec la MAIF précise le sens d'un certain nombre de « valeurs » comme la laïcité, la solidarité et la culture.

Henri Pena Ruiz prête sa plume experte à tout un travail de clarification et de mise en perspective.

Avec beaucoup de force et d'arguments, l'auteur s'en prend à l'idéologie de l'ultralibéralisme qui veut que l'individu assume seul les conséquences des aléas de sa vie, qu'il soit aux commandes ou qu'il soit une victime.

L'ultralibéralisme préfère l'assistance individuelle à la solidarité organisée , ce qui n'empêche pas les tenants de la disparition des services publics à solliciter une aide de la part de l'Etat quand leurs intérêts sont en jeu.

«  L'économie capitaliste mondialisée est donc une économie assistée  » : des milliards de subventions publiques ont permis à des banques de se redresser et tous les ans des entreprises sont aidées par les collectivités publiques sans aucune contre partie...Les premières continueront à spéculer et les deuxièmes à licencier même si leurs profits augmentent !

Côté cour ils exigent moins d'Etat et côté jardin ils demandent que l'Etat leur vienne en aide... cherchez l'erreur !

C'est quoi la solidarité ?

Il ne s'agit pas de faire dans la bienfaisance charitable mais de développer une solidarité militante «  qui par ses implications s'attaque aux causes de la détresse et ne se contente plus d'en soulager les effets ».

Les injustices réelles qui sont à l'origine de la pauvreté d'une famille doivent être dénoncées et combattues.

Lorsqu'une famille en grande difficulté est menacée d'expulsion, l'association de solidarité ne va pas seulement apporter l'aide d'urgence immédiate. Elle s'opposera à l'expulsion .

La loi DALO n'est pas sortie magiquement du chapeau d'un législateur humaniste, elle est le fruit du combat mené par plusieurs associations de solidarité et aujourd'hui il y a encore beaucoup à faire pour :

  • simplifier et accélérer les procédures

  • mettre fin aux expulsions

  • contraindre les villes à appliquer la loi imposant 20% de logements sociaux.

L'auteur consacre une partie de son ouvrage à présenter l'action de l'économie sociale dite solidaire qui ne doit pas servir de caution à l'abandon des principes universels des services publics.

Ces services publics malmenés, menacés de disparition doivent être défendus comme doit être défendu et préservé la laïcité de l'école et la séparation des églises et de l'Etat.

Dans le cadre de cette réflexion, Henri Pena Ruiz explique que si la société est composite, voire « multiculturelle » comme disent certains, « la République, quant à elle, n'est ni multiculturelle, ni multiculturaliste, car ses fondements juridiques sont ceux de l'égalité des droits et non de la différence des droits. »

Ce livre apporte des repères solides et très utiles à toutes celles et à tous ceux qui agissent pour promouvoir la solidarité à tous les niveaux et qui par là-même défendent le maintien et l'extension du service public.

Jean-François Chalot

nbhttp://www.familles-laiques-de-vaux... : L'image jointe correspond à l'annonce faite par la MAIF de ses réunions avec Pena Ruiz
 

Publié dans Revue de presse

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